Les bons débuts d’Hélix
Janvier 5 2016
Des vignerons testent le bouchon Hélix, lancé par Amorim et le verrier O-I en 2013 pour rivaliser avec la capsule à vis. Les résultats sont concluants.
Hélix le bouchon qui se retire sans tire bouchon fait ses premiers pas en France. A Vendres dans I'Hérault, où il cultive 110ha en Pays d'Oc, Jean-Loïc Gassier l'a testé cette année sur ses vins d'entrée de gamme. ll a bouché un millier de cols «Il y a quatre ans jai essayé la capsule à vis. Jai perdu des clients. Alors, je suis revenu au liège», indique-t-il. Quand Amorim lui a presenté sa nouveauté il s'est laissé tenter. Même chose pour Damien Babel, le régisseur du domaine Guizard, 30 ha a Lavérune (Hérault). Tous deux on été séduits par l'aspect et le côté pratique d'Hélix, ce bouchon en liège que l'on dévisse. "Nous sommes très attachés à la tradition, argumente Damien Babel. Hélix est une innovation, mais il préserve le "pop", qu'on fait en débouchant une bouteille."
Damien Babel l'a expérimenté sur Folie d'Oc, un languedoc rosé. Lors d'une mise en avril, il a bouché 12 bouteilles avec Hélix et autant avec un bouchage en verre. Il les a comparées à ses bouteilles fermées avec du liège. "Nous avons analysé le CO2 et le SO2 libre, indique-t-il. Hélix présente une étanchéité satisfaisante."
Pour cette première mise, son prestataire habituel n'était pas correctement équipé. "Il était venu avec une boucheuse spécifique pour l'Hélix, à côté de son camion. Du coup, nous étions obligés de descendre les bouteilles du camion pour les boucher. Cela nous a pris trop de temps", commente Damien Babel. Aussi, pour sa seconde mise, il s'est tourné vers Comodoc qui dispose d'une chaîne mobile adéquate . "Nous avons bouché 15 000 cols cette année, indique Damien Babel. L'an prochain nous utiliserons Hélix pour l'intégralité de notre rosé Folie d'Oc, soit 20 000 cols." Comme Jean-Loïc Gassier, il s'est adressé à Janson pour la capsule de surbouchage. Ce dernier a conçu un modèle en PVC transparent spécialement pour Hélix. Une languette sépare la partie basse de la partie haute de la capsule, pour le décapsulage.
Damien Babel estime le surcoût entre 0,25 et 0,30€/ bouteille tout compris: mise en bouteille, bouchon, bouteille et capsule. Il a augmenté d'un euros le prix de son vin au caveau, pour arriver à 7€/col. Cette hausse n'a pas affecté ses ventes. "Au contraire, nous en avons vendu 1 600 cols au lieu de 1 200 à 1 300 les années précédentes." Il a convaincu ses clients en leur faisant ouvrir et refermer eux-mêmes la bouteille.
Jean-Loïc Gassier, lui n'a pas augmenté ses tarifs: 5,30€/col. Il a aussi de bons retours. "Au départ, la clientèle est suprise, souligne-t-il. Il faut donc accompagner la vente. C'est facile car les explications à donner sont simples."
Ses clients restaurateurs se montrent réceptifs. Les cavistes sont plus frileux. Cette année, il va conditionner 12 000 à 15 000 cols avec Hélix dans les trois couleurs."
Vinadeis (ex-Val d'Orbieu), le premier opérateur en France à avoir adopté Hélix fin 2014, a préféré le développer à l'étranger. Il l'a lancé sur sa cuvée mythique en rouge et en blanc dans les magasins de l'enseigne Albert Heijn, aux Pays-Bas. Il a investi 20 000€ en 2015 en publi-promotion pour accompagner son innovation. "Nous en avons vendu un peu plus de 50 000 cols à ce jour", annonce Isabelle Vermorel responsable de la communication. Les ventes ont également démarré en Belgique et en Allemagne. La Pologne est le prochain marché sur la liste. "Nous devrions atteindre 100 000 cols d'ici la fin de l'année, prévoit Isabelle Vermorel satisfaite de ce chiffre. Mais ce n'est pas suffisant pour s'équiper d'une chaîne d'embouteillage en propre. Pour cela, il faudrait produire un million de cols."
Chantal Sarrazin -