Le premier bouchon sans tire-bouchon pour vins tranquilles

Présentée à Vinexpo, cette innovation imaginée par deux industriels permet d'ouvrir les bouteilles de vin sans tire-bouchon tout en gardant les qualités spécifiques du liège.

Les meilleures idées sont toujours les plus simples. Dans la même veine que l’invention de la lingette jetable ou de la compote en gourde, qui en leur temps ont révolutionné les rayons des supermarchés, deux industriels profitent aujourd’hui du salon mondial du vin Vinexpo, qui se tient à Bordeaux jusqu’au 20 juin, pour annoncer une innovation historique dans la façon de boucher et de déboucher une bouteille de vin. Les marchands de tire-bouchons ne vont pas apprécier, car il n’y aura bientôt plus besoin de cet accessoire millénaire pour ouvrir une bonne bouteille. Les meilleurs crus de Bourgogne et de Bordeaux pourront s’ouvrir à mains nues. 

L’américain OI (pour Owens Illinois), leader mondial des emballages alimentaires en verre, et le portugais Amorim, numéro un des bouchons en liège, ont uni leurs efforts pour concevoir un système aussi simple qu’inédit. Il consiste en un bouchon de liège ergonomique avec une bouteille en verre au goulot fileté. Ce système breveté a été baptisé Helix, quatre ans de développement ont été nécessaires, 3 brevets ont été déposés et 5 millions d’euros investis. Le bouchon en liège se visse et se revisse sans peine, permettant aussi de conserver facilement une bouteille déjà ouverte.

Une alternative aux nouveaux bouchons sans liège

Il s’agit aussi bien entendu de la réponse du berger à la bergère dans le monde du bouchage, car depuis une dizaine d’années, de nombreux producteurs se sont laissé convaincre par des nouveaux systèmes de bouchage sans liège : soit des bouchons en résine, qui nécessitent l’utilisation d’un tire-bouchon, soit les capsules métalliques à visser, bien pratiques pour les bouteilles utilisées par les compagnies aériennes notamment.

Depuis l’arrivée de ces nouveaux concurrents, le bouchon en liège n’a cessé de perdre des parts de marché et ne serait aujourd’hui utilisé que dans 60% des cas. Beaucoup moins chers que les bouchons en liège, ses concurrents en matériaux synthétiques inertes font valoir qu’ils sont la meilleure garantie contre les risques de vins bouchonnés. Les producteurs de vins de Nouvelle-Zélande, d’Australie, d’Allemagne et même d’Amérique latine les ont adoptés. Seule la France reste plutôt fidèle au bouchon en liège qui, grâce aux progrès dans la culture et la sélection des chênes lièges, ainsi que dans la fabrication des bouchons, ne présente quasiment plus de problèmes d’odeurs de vins bouchonnés. Il n’est pas étonnant que OI et Amorim ait choisi la France et Bordeaux pour ce lancement mondial.